Syrie: les deux journalistes français attendus à Paris aujourd'hui

Les journalistes français Edith Bouvier, grièvement blessée à la jambe, et William Daniels, bloqués depuis plusieurs jours à Homs sous les bombardements, ont pu quitter la Syrie pour le Liban. Le Quai d'Orsay annonce leur retour à Paris en début de soirée.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Edith Bouvier et William Daniels sont sains et saufs, dans un état acceptable, pour des personnes qui ont vécu une telle expérience. Certes, la journaliste du Figaro souffre d’une fracture au fémur, avec un déplacement d’os. Elle a besoin d’un traitement poussé, peut-être d’une opération. Elle est actuellement suivie par des médecins à l’Hôtel-Dieu de France, à proximité de l’ambassade de France à Beyrouth.

Le moral d'Edith Bouvier et celui de William Daniels sont bons. Pourtant, leur exfiltration s’est déroulée dans des conditions épouvantables avec la tempête de neige qui frappe le Liban depuis deux jours, des températures très basses et des routes de montagne surveillées par l’armée syrienne.

Autre nouvelle, c’est l’exhumation des corps des deux journalistes tués à Homs. Il s’agit du Français Rémi Ochlik et de l’Américaine Marie Colvin. Leurs corps ont été exhumés par les autorités syriennes et transportés à Damas pour être remis à leur ambassade respective.


Peu de détails sur l'opération d'exfiltration

Le président français Nicolas Sarkozy avait annoncé un peu plus tôt jeudi, lors d'un bref point de presse en marge d'un sommet européen réuni à Bruxelles, que les deux journalistes étaient «en sécurité en territoire libanais».

La journaliste « est naturellement très fatiguée, ... a beaucoup souffert mais... sait qu'elle est libre et qu'elle sera bientôt soignée. L'urgence médicale primait et Edith Bouvier et son compagnon devaient quitter le lieu où ils se trouvaient par tous les moyens disponibles », a ajouté le chef de l'Etat qui a aussi voulu «r emercier tous ceux qui ont contribué à cet heureux dénouement après une semaine de tentatives d'évacuation de nos deux compatriotes par des procédures impliquant le CICR (Comité international de la Croix-Rouge) et le Croissant-Rouge syrien, mais qui n'ont pas abouti ».

Le président français n'a pas voulu donner de détails sur la manière dont s'était déroulée l'opération d'exfiltration des deux journalistes pour des raisons de sécurité.

 
Situation humanitaire préoccupante à Homs

Si les deux journalistes français sont aujourd'hui sauvés, sains et saufs au Liban, sur place à Homs l'inquiétude demeure pour les dizaines de milliers de civils qui ont subi 27 jours d'offensive.

L'armée syrienne dit aujourd'hui avoir repris le contrôle de la zone et avoir éliminé toutes les poches de résistance. Une parenthèse sur le front militaire que les agences humanitaires entendent bien mettre à profit.

Les premiers convois du CICR devraient arriver sur place ce vendredi 2 mars. La Croix-Rouge dit avoir reçu le feu vert de Damas.

Sur le plan diplomatique, le Conseil de sécurité de l'ONU appelle la Syrie à autoriser l'acheminement total et immédiat de l'aide humanitaire. Rien de contraignant dans cette demande qui n'est pas une résolution. Pourtant, le texte suprend car il a reçu, fait exceptionnel, le soutien de la Russie et de la Chine. Un signe encourageant pour la mission française à l'ONU.

Partager :