Edith Bouvier, la journaliste française qui souffre d'une fracture au fémur, a bien tenté de sortir de Syrie, mais l'opération a échoué. C'est ce que raconte Ricken Patel, le président d'Avaaz, l'ONG qui a coordonné l'évacuation des journalistes menée par des militants anti-Assad.
Selon lui « la colonne de journalistes a été bombardée et ils ont été séparés en deux. Dans cette attaque, trois militants ont été tués . Le groupe de tête a pu continuer et Paul Conroy est sorti de Syrie. Les trois journalistes restants ont été contraints de rebrousser chemin. Edith étaient parmi eux. Elle était portée sur un brancard et cétait trop dangereux et trop difficile pour elle d'aller plus loin» , rapporte-t-il. Par ailleurs, selon lui, le tribu payé par les rebelles dans cette évacuation est lourd « sur le chemin du retour, sept militants ont été tués. Au total, 50 volontaires ont participé à l'opération, 20 d'entre eux au moins sont morts ».
Edith Bouvier est donc retournée à Homs, sauve, selon Ricken Patel. Le président d'Avaaz affirme que tout sera fait pour la faire sortir. Il ne donne en revanche aucune précision sur les deux autres journalistes qui l'accompagnaient, le français Daniel Williams et l'Espagnol Javier Espinoza.
Une journée de confusion
En fin d'après-midi, l'Elysée a finalement fait marche arrière à propos de l'arrivée au Liban d'Edith Bouvier. «Il n'est pas confirmé qu'elle est aujourd'hui en sécurité au Liban. Les communications sont très difficiles avec Homs », a finalement déclaré Nicolas Sarkozy, évoquant une situation « imprécise » et « complexe ».
Quelques heures auparavant, le chef de l'Etat avait, lors d'un déplacement en France dans le cadre de la campagne présidentielle, confirmé l'information donnée par un responsable libanais à l'AFP. Il s'était dit soulagé que le cauchemar de la journaliste prenne fin : « Elle a de multiples fractures (...) Ca n'a pas été des négociations extrêmement faciles », pour parvenir à ce qu'Edith Bouvier quitte Homs, avait-il déclaré.
L'ambassade de France au Liban a ensuite indiqué qu'elle n'était « pas en mesure de confirmer » l'information de la présence d'Edith Bouvier sur le territoire libanais. Le porte-parole du Quai d'Orsay, Bernard Valero avait réclamé un peu plus tôt la plus « extrême prudence ».
Reste qu'au moins, le journaliste britannique Paul Conroy est bien arrivé au Liban. Il a été pris en charge par son ambassade. Il va bien et a un bon moral, selon son entourage qui a pu le joindre. Le photographe, qui est blessé à la jambe, a mis 26 heures à être évacué de Homs, selon le Times, le journal qui l'emploie.
En marge des négociations et des tentatives pour évacuer les journalistes blessés, Le Comité international de la Croix Rouge tente toujours de soigner autant que possible les Syriens victimes des affrontements. Il réclame, pour opérer au mieux, une trêve humanitaire de deux heures par jour, comme l'explique son porte parole en France, Frédéric Joli.