Pour la France comme pour le Royaume-Uni, la fin des exportations iraniennes n'aura qu'une incidence marginale, les deux pays ayant déjà quasiment cessé toute importation de brut en provenance d'Iran.
Il en ira autrement, en revanche, pour plusieurs des pays désormais menacés par Téhéran : l'Espagne, la Grèce, et l'Italie, trois pays qui captent les deux tiers des exportations iraniennes vers l'Europe. Pour la Grèce, par exemple, le brut iranien représente selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE) quelque 30% de ses importations de pétrole.
La hausse du brut avantage doublement Téhéran
Mais pour l'Iran, l'impact le plus important de ses menaces à l'encontre des pays européens, se lira en réalité sur les cours mondiaux de l'or noir. Car depuis dimanche 19 février les prix du brut sont orientés à la hausse ce qui présente un double avantage pour Téhéran. Cette hausse lui permet d'abord de préserver ses revenus pétroliers, la hausse des cours permettant de compenser la perte des marchés européens ; elle lui permet ensuite d'accroître la pression sur les pays occidentaux, fortement pénalisés en tant que consommateurs par une nouvelle flambée du brut. Et l'Iran de parier ouvertement sur un baril dépassant, à la faveur de cette crise, la barre des 150 dollars.