L’Egypte rappelle son ambassadeur en Syrie

Une « journée de désobéissance civile » à Damas. C'est l'appel lancé pour ce dimanche 19 février par des militants pro-démocratie. Depuis deux jours, la capitale syrienne connaît à son tour des manifestations massives contre le régime de Bachar el-Assad. Samedi, ils étaient ainsi entre 15 et 20 000 personnes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Du jamais vu depuis le début de la contestation. Autre ville initialement peu touchée par le mouvement : Palmyre, au nord-est de Damas, est assiégée depuis deux semaines par l'armée et les forces du régime continuent, par ailleurs, de bombarder la ville de Homs. Une répression qui pousse l'Egypte à rappeler son ambassadeur en Syrie.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

L’ambassadeur égyptien a été rappelé en consultations après une manifestation de plusieurs milliers de personnes vendredi devant l’ambassade de Syrie. Les forces de l’ordre ont difficilement contenu la foule qui voulait prendre l’ambassade d’assaut. Une ambassade qui reste assiégée par des centaines d’expatriés syriens mais aussi de militants égyptiens. Ils réclament l’expulsion de l’ambassadeur syrien. Une mesure qui n’a toujours pas été adoptée par Le Caire.

Dimanche matin, le ministre égyptien des Affaires étrangères a déclaré qu’il comprenait la colère des manifestants mais que l’expulsion de l’ambassadeur « ne sera d’aucune utilité au peuple syrien ».

Depuis le début de la crise syrienne, l’Egypte a été indécise. Elle soutient les résolutions de la Ligue arabe mais ne les applique qu’à minima. La Ligue avait, en effet, décidé l’arrêt de toute relation diplomatique avec la Syrie.

Cette frilosité est due, selon les observateurs, au fait que la politique étrangère dépendait du président. Le Conseil suprême des forces armées qui l’a remplacé n’a aucune expérience en la matière. Sur le dossier syrien il s’est contenté d’une demi-mesure pour calmer la rue.
 

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