Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
L’armée libanaise est prise entre deux feux à Tripoli, la deuxième ville du Liban, dans le nord du pays, non loin de la frontière avec la Syrie. Des unités appuyées par des blindés tentent de s’interposer depuis vendredi 10 février 2012 au soir entre deux quartiers où des partisans et des opposants du président syrien Bachar el-Assad s’affrontent à coups de rafales de mitrailleuses et de tirs d’obus. Les combats ont fait des morts et des blessés, et d’importants dégâts dans les quartiers sunnite de Bab al-Tebbaneh et alaouite de Jabal Mohsen.
L’armée a reçu l’ordre de se déployer pour mettre un terme aux combats et éviter qu’ils ne s’étendent à d’autres régions. Sans attendre un cessez-le-feu qui tardait à intervenir, les soldats se sont déployés dans la rue de Syrie, qui sépare les belligérants sous un feu nourri. Douze soldats au moins ont été blessés et ce n’est qu’un bilan provisoire.
Les militaires avancent difficilement, en ripostant aux sources des tirs qui les visent. L’opération est périlleuse. Ces combats dénotent la forte tension qui existe au Liban en raison de la crise en Syrie. Comme les Syriens, les Libanais sont divisés entre partisans et opposants à Bachar el-Assad. Et comme en Syrie, ils sont armés jusqu’aux dents.