La Russie s'apprête à mener une mission diplomatique en Syrie

Le veto sino-russe au Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie provoque l’indignation. Face aux critiques de la communauté internationale, Moscou s’explique alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, se rendra mardi à Damas.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

La Russie refuse toujours de lâcher son allié syrien, auquel elle continue de vendre des armes. Damas reste le plus gros importateur de blindés, de fusils d'assaut, ou d’avions de chasse russes au Moyen-Orient. Cette semaine, les autorités russes ont répété que leur pays continuerait d’exporter des armements en Syrie, se défendant au passage de fournir de l’équipement qui pourrait être utilisé contre les manifestants. Pour le géopolitlogue François Thual, la position russe au Conseil de sécurité est clairement dictée par les intérêts du pays en Méditerranée.

Face aux violences qui n’en finissent pas de faire des victimes, la Russie insiste pour que la communauté internationale mette sur le même plan les exactions commises par le régime syrien et les attaques des opposants armés. Pas question non plus de donner son feu vert à un quelconque début d'ingérence dans les affaires intérieures syriennes et de prôner une transition démocratique à un moment où le pouvoir russe fait lui-même face à une importante vague de contestations. Inlassablement, Sergueï Lavrov répète son opposition à l'usage de la force et à toute résolution qui soutiendrait des sanctions unilatérales visant le régime de Bachar el-Assad, qui mènerait inévitablement, selon lui, à un scénario libyen.

Pour justifier sa position, la Russie fait valoir que le texte présenté devant le Conseil de sécurité ne reflétait pas la réalité de la situation en Syrie, appelait à un changement de régime et adressait un message déséquilibré aux deux parties en conflit. Pour la Russie, les Occidentaux portent la responsabilité de l'échec des négociations à New York, en ayant manqué de souplesse et de patience.

Le chef de la diplomatie russe continue de croire en une solution politique au conflit. C'est dans cette optique qu'il se rendra mardi à Damas pour des entretiens avec le président Bachar el-Assad. Il doit tenter de promouvoir auprès du président syrien, l’idée d’un large dialogue national.

« La Russie a l'intention de faire tout son possible pour une stabilisation rapide de la situation en Syrie via la mise en place rapide de réformes démocratiques indispensables », a affirmé la diplomatie russe dans un communiqué.

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