Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La rentrée parlementaire s’est faite dans un joyeux désordre. Cela a commencé par la prestation de serment. Un député salafiste a ajouté au texte « à condition que cela n’aille pas à l’encontre de la charia d’Allah ». Un ajout qui a provoqué l’objection des libéraux mais qui n’a pas empêché d’autres islamistes de reprendre cette mention. De leur côté, les libéraux ont répliqué en ajoutant à leur serment « de respecter les volontés de la révolution et des martyrs ».
L’élection du président du Parlement a, elle aussi, suscité un débat houleux avant que Mohamed Saad al-Katatni, des Frères musulmans, ne soit élu avec 80 % des voix. Une victoire écrasante qui fait craindre aux autres partis, y compris les islamistes salafistes, de voir la confrérie chercher à totalement dominer le Parlement.
A l’extérieur de l’Assemblée, dont les abords étaient sécurisés par la police mais aussi par des milliers de jeunes Frères musulmans, de nombreuses manifestations se sont déroulées : syndicalistes, parents de victimes de la révolution ainsi qu’une marche d’artistes et d’intellectuels venus mettre en garde contre toute atteinte à la liberté de pensée et d’expression.