Egypte : rentrée houleuse au tout nouveau «Parlement de la révolution»

Le premier Parlement égyptien élu au cours d’un scrutin libre depuis soixante ans a tenu sa première session ce lundi 23 janvier. Il est dominé par les Frères musulmans qui disposent de près des trois-quarts des sièges. L'un d'entre eux, Mohamed Saad al-Katatni, a été largement élu à la tête de la chambre. Surnommée « Parlement de la révolution », la nouvelle assemblée doit notamment nommer la constituante chargée de rédiger une nouvelle Constitution.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

La rentrée parlementaire s’est faite dans un joyeux désordre. Cela a commencé par la prestation de serment. Un député salafiste a ajouté au texte « à condition que cela n’aille pas à l’encontre de la charia d’Allah ». Un ajout qui a provoqué l’objection des libéraux mais qui n’a pas empêché d’autres islamistes de reprendre cette mention. De leur côté, les libéraux ont répliqué en ajoutant à leur serment « de respecter les volontés de la révolution et des martyrs ».

L’élection du président du Parlement a, elle aussi, suscité un débat houleux avant que Mohamed Saad al-Katatni, des Frères musulmans, ne soit élu avec 80 % des voix. Une victoire écrasante qui fait craindre aux autres partis, y compris les islamistes salafistes, de voir la confrérie chercher à totalement dominer le Parlement.

A l’extérieur de l’Assemblée, dont les abords étaient sécurisés par la police mais aussi par des milliers de jeunes Frères musulmans, de nombreuses manifestations se sont déroulées : syndicalistes, parents de victimes de la révolution ainsi qu’une marche d’artistes et d’intellectuels venus mettre en garde contre toute atteinte à la liberté de pensée et d’expression.

 

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