Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
La troisième et dernière phase des législatives n’a fait que renforcer l’écrasante majorité du courant islamiste. Aux partis Liberté et justice des Frères musulmans et Al-Nour des salafistes qui détiennent plus des deux tiers des sièges est venu se joindre la Gamaa islameya.
Cette organisation terroriste repentie a obtenu au moins six sièges dans ses bastions de Haute et Moyenne-Egypte. Une majorité qui se traduira par une pesante domination lors de la rédaction de la nouvelle Constitution. C’est, en effet, le Parlement qui doit nommer les cent membres de l’Assemblée constituante.
Si les Frères musulmans se veulent rassurants quant à la représentation des différents courants politiques et religieux, les fondamentalistes salafistes réclament une application rigoureuse de la charia. Un rigorisme qui pourrait pousser la confrérie à s’allier au parti libéral Wafd, arrivé troisième, pour ce qui relève du gouvernement.
Toutefois, cette question ne se pose pas encore, puisque les Frères musulmans ont indiqué qu’ils ne chercheraient pas à faire tomber le gouvernement nommé par le Conseil suprême des forces armées.
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Par ailleurs, les Etats-Unis avaient pris ces derniers mois des contacts discrets avec les islamistes égyptiens. Ils viennent de faire un pas de plus. Puisque en visite au Caire, le secrétaire d'Etat adjoint Williams Burns a rencontré le 11 janvier des dirigeants du Parti de la liberté et de la justice, issu des Frères musulmans. Le chef du PLJ, Mohammed Moursi, a souligné « l'importance des relations égypto-américaines », mais estimé qu'elles « doivent être équilibrées ».