Comme chaque vendredi après la prière, des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés en divers points du pays, depuis la région de Homs, l'épicentre de la contestation, jusqu'à la ville méridionale de Deraa, en passant par la banlieue de Damas et le port de Lattaquié, pour dire leur rejet du régime.
Les soldats dissidents de l'Armée syrienne libre, qui s'efforcent de coordonner leur action avec le Conseil national syrien rassemblant les divers groupes de l'opposition, étaient à l'honneur dans les slogans des manifestants, manifestant une fois de plus en butte aux tirs meurtriers des forces loyales à Bachar el-Assad. Le journaliste français Gilles Jacquier, tué mercredi à Homs par un obus d'origine indéterminée, a aussi reçu l'hommage de plusieurs manifestations.
Aide militaire russe et iranienne ?
Les délégués de la Ligue arabe, présents depuis le 26 décembre, n'empêchent toujours pas l'armée de recourir à la violence, mais il est prévu de renforcer leur nombre et leurs moyens dans les prochains jours.
La répression ne devrait pas cesser si l'on se fie aux quelque 60 tonnes d'armes et de munitions qu'un navire russe est en train de livrer au régime, d'après plusieurs médias, suscitant l'inquiétude de Washington. La Russie, grand fournisseur de matériels militaires à la Syrie, continue parallèlement de s'opposer à toute résolution onusienne condamnant Damas.
Et ce vendredi 13 janvier, les Etats-Unis, par la voix de «hauts responsables», se sont alarmés de possibles livraisons d'armes de l'Iran au régime de Bachar el-Assad. Le commandant de la force spéciale des Gardiens de la révolution (Qods) s'est rendu en Syrie au début du mois et a été reçu par les plus hautes instances du pouvoir. Selon ces responsables américains, qui se sont exprimés sous couvert d'anonymat, cette visite est le signe que l'Iran aide le pouvoir syrien à réprimer son peuple en lui livrant du matériel militaire.