Crise syrienne: la «caravane de la liberté» bloquée en Turquie

A Kilis, en Turquie, ce 12 janvier, les forces de l'ordre ont bloqué à une quinzaine de kilomètres de la frontière syrienne un convoi de plusieurs véhicules emmenant environ 200 militants d'opposition. Ceux-ci, forts du soutien du Conseil national syrien souhaitaient se rendre en Syrie afin de distribuer de l'aide humanitaire. Mais cette « caravane de la liberté » se veut un geste médiatique, aussi.

Avec notre correspondant en Turquie, Jérôme Bastion

Ils étaient deux cents hier, jeudi 12 janvier 2012, mais après une nuit de camping dans le froid et la pluie, ils ne sont plus qu’une centaine ce vendredi à rester dans le convoi, non loin de la frontière turco-syrienne. Malgré les conditions du climat et le refus des autorités syriennes de les laisser entrer dans le pays, ils comptent bien rester là.

Là, c’est à une quinzaine de kilomètres du poste-frontière de Kilis-Öncüpinar, où la police turque leur a coupé la route ce jeudi pour éviter des troubles avec des partisans du président el-Assad, qui eux, sont maintenant repartis. Venue de Dubaï, Bana explique au téléphone qu’elle restera jusqu’au bout, malgré le mauvais temps : « Nous avons tous des proches qui souffrent en Syrie et qui ont besoin de notre aide; nous voulons leur montrer notre soutien ».

Elle-même, comme ceux qui sont venus accompagner le convoi jusqu’à la frontière, n’ose pas rentrer dans le pays qu’elle a quitté depuis 82, car « c’est trop dangereux », dit-elle. Mais les cinq organisateurs, venus de Californie, du Qatar ou d’Arabie Saoudite, comptent bien acheminer jusqu’à l’intérieur du pays ces deux camions d’aide humanitaire; une aide rassemblée grâce à des dons privés. Plus leur attente se poursuit, plus leur cause est médiatisée, ce qui est d'ailleurs leur premier objectif.

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