Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Le comité ministériel de la Ligue doit évaluer l’action de la mission arabe d’observateurs en Syrie. Une mission dont l’efficacité est contestée d’avance par le président du comité, le cheikh Hamad Ben Jassem, Premier ministre du Qatar. Le cheikh a, en effet, estimé que les observateurs avaient failli sur certains aspects de la mission qui leur était impartie. Il a même demandé l’aide des experts des Nations unies pour enseigner le métier d’observation aux envoyés de la Ligue.
Toutefois, il n’est pas encore question de rappeler la mission d’observation comme le réclame l’opposition syrienne. Au contraire, la Ligue pourrait encore renforcer sa présence. Mais si l’objectif principal, mettre fin à la violence contre les civils en Syrie, n’est pas rempli, les observateurs arabes seront retirés. C’est du moins ce que préconise le Premier ministre du Qatar. Reste à savoir s’il sera suivi par des pays qui, comme l’Irak, veulent empêcher que la Ligue reconnaisse son échec et demande aux Nations unies de prendre la relève.
Aux Nations unies, la réunion du comité ministériel sera suivie de très près
Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour
Les défenseurs des droits de l’homme reprochent à la délégation des observateurs d’avoir été baladés par le régime syrien et, au sein de l’ONU, beaucoup s’interrogent aussi sur le choix du général soudanais pour diriger cette mission. La Ligue Arabe a reconnu des «erreurs» et l’ONU a proposé, par la voix de Ban Ki-moon, d’aider à former les observateurs arabes si leur mission se poursuit.
Le blocage de la Russie
L’Europe et les Etats-Unis quant à eux préféreraient que la Ligue arabe saisisse directement le Conseil de sécurité pour mettre fin au blocage avec la Russie. Les négociations sur une résolution sont dans l’impasse. Les Occidentaux reprochent aux Russes de saboter les discussions en venant aux réunions sans texte, sans instruction ou en rechignant à programmer de nouvelles séances.
Si la Ligue arabe demande une intervention de l’ONU, alors la Russie aura du mal à justifier son opposition et le Conseil de sécurité pourrait enfin imposer des sanctions à la Syrie.