L'opposition syrienne affiche sa déception mais se garde bien de prononcer un jugement trop tranché sur l'initiative de la Ligue arabe. Celle-ci s'est donnée une semaine pour se faire une opinion sur la faisabilité d'une médiation. Le temps pour ses observateurs de convaincre l'opposition syrienne de leur indépendance sans pour autant indisposer le régime.
Depuis leur arrivée, entre répression sanglante et désobéissance civile, partisans et adversaires du régime se disputent donc l'attention des observateurs, en tournée, à Homs et à Hama, places fortes de la contestation, et jusqu'à Deraa au sud, là où l'insurrection a commencé, en passant par la banlieue de Damas, où le mouvement commence à s'étendre.
L'opposition a voulu des manifestations pacifiques plus visibles, le pouvoir déployant ses forces pour faire écran. Une situation tendue pour le petit groupe d'observateurs arabes conduit par un général soudanais très proche du président Omar el-Béchir. Le fait que ce dernier soit passible de la Cour pénale internationale paraît avoir rassuré Bachar el-Assad sur les intentions de la Ligue arabe.
Mais l'initiative panarabe est placée sous haute surveillance internationale. La Chine a d'ores et déjà salué une mission « objective ». En revanche, pour la France ou les Etats-Unis, cela reste à prouver.