La place Tahrir gronde encore contre la violence des militaires

Quelque deux cents personnes continuaient, à l'aube, à occuper le rond-point central de la place Tahrir, au Caire. Il s’agit d’inconditionnels qui ne veulent pas partir après la grande manifestation du vendredi sur la place.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

La manifestation, qui a rassemblé des dizaines de milliers de personnes, visait à protester contre les violences de l’armée notamment contre les femmes. Ces dernières venues en grand nombre rejeter « les regrets » tardifs du Conseil suprême des forces armées.

Une armée dont les manifestants ont décrié le pouvoir. Place Abbassiya, près du ministère de la Défense au Caire, une manifestation de plusieurs milliers de personnes soutenait, au contraire, les militaires. Les participants scandaient des slogans hostiles aux manifestantes de Tahrir qui, selon eux, ne méritaient que « des coups de bottes ».

De ces manifestations était absente la plus grande force politique du pays : les islamistes. Frères musulmans et salafistes ne peuvent être que satisfaits de cette confrontation entre les révolutionnaires et les militaires qui ne fait qu’affaiblir leurs adversaires.

Pendant ce temps, les islamistes se concentrent sur la troisième et dernière phase des législatives qu’ils ont, jusqu’à présent, dominé de manière écrasante. Ils veulent encore accroître leur domination sur le futur Parlement pour mieux dicter leurs conditions au pouvoir militaire.

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