Avec notre correspondante à Bagdad, Fatma Kizilboga
En ce dernier jour de la semaine en Irak, les Bagdadis ont été touché à une heure d’affluence où ils rendaient au travail, ce qui explique le lourd bilan. On évoque au moins six bombes principalement dans des quartiers à majorité chiite dont une qui aurait explosé non loin de l’ambassade de France. Des explosions assez puissantes avec notamment un attentat à la voiture piégée et plusieurs engins explosifs déposés aux abords des routes.
Sur place, il y a beaucoup d’ambulances ce qui fait craindre un bilan assez lourd. Ce sont des attaques auxquelles on a l’habitude d’assister à Bagdad même si cela faisait longtemps que l’on n’avait pas connu une série d’attaques d’une telle ampleur. Aucune des attaques n’a été revendiquée pour le moment, mais les autorités admettent que le contexte de crise politique encourage les violences, cinq jours seulement après le départ des dernières troupes américaines.
Crise politique
Ces attentats interviennent dans un contexte politique très sensible puisque le bloc Iraqia à majorité sunnite avait annoncé samedi qu’il allait boycotter le Parlement en signe de protestation d’une majorité chiite qui agirait sans prendre en compte l’avis des minorités. Deux ministres sunnites ont par la suite boycotté la réunion du cabinet.
La réaction de Nouri al-Maliki a été sans détour. Le Premier ministre a déclaré hier que les ministres concernés seraient tout simplement limogés si cela venait à être renouvelé. Ce qui a vraiment suscité l’indignation de la communauté sunnite qui se sent de plus en plus mise au ban de la politique irakienne par un gouvernement accusé d’être la marionnette de Téhéran.
On peut donc considérer que c’est un échec de ce gouvernement d’entente nationale qui avait été déjà très difficilement formé l’an dernier. Tout le danger aujourd’hui est d’assister à une intensification de ce type de violences.