Avec ses 82 députés, le bloc laïc Iraqiya est le deuxième groupe parlementaire du pays. Sa décision de suspendre sa participation aux travaux du Parlement ce samedi 17 décembre 2011 a été accompagnée d'un violent réquisitoire contre le Premier ministre. Nouri al-Maliki est accusé d'être un dictateur «pire que Saddam Hussein».
Des institutions fragilisées
En réaction, le chef du gouvernement irakien a demandé au Parlement de retirer sa confiance à l'auteur de ces propos, qui n'est autre que le vice-premier ministre Saleh el Moutlaq, membre d'Iraqiya. Cette bataille, bien que qualifiée de «marginale» par le chef d'un autre groupe parlementaire, met en péril la stabilité de l'état et peut «allumer le feu de la division au moment où s'achève l'occupation américaine» s'alarme de son côté le chef du bloc sadriste.
Une instabilité d'autant plus dangereuse que l'Irak n'a plus de ministre de l'Intérieur depuis deux ans, faute de compromis entre les différentes factions politiques, que les institutions irakiennes sont faibles et gangrenées par la corruption et que le pays se trouve face à des défis majeurs, tant dans le domaine économique, social, religieux que géopolitique.