En Egypte, tension et répression ne retombent pas place Tahrir

Ce samedi 17 décembre 2011, des soldats ont encore tiré des coups de feu en l'air et puis ont chargé à la matraque des manifestants sur la place Tahrir du Caire. Les affrontements se poursuivent cette nuit et le dernier bilan officiel fait état de 10 morts. Des arrestations musclées ont eu lieu, et des images diffusées par la télévision montrent que plusieurs tentes installées sur la place ont été incendiées par les militaires. La France parle d'un usage « excessif de la force contre les manifestants ».

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Les caméras de la BBC ont été confisquées, celles du fournisseur d’images égyptien CNC jetées du quatrième étage alors que des photographes et des cameramen étaient appréhendés. La place Tahrir et les abords du siège du gouvernement sont devenus une zone militaire où il est interdit de photographier.

Pour s’assurer du respect de la nouvelle réglementation, des militaires habillés en civil ont procédé à des fouilles dans des dizaines d’immeubles situés sur la célèbre place. Même de simples curieux ont vu leur appareil photo saisi.

L’armée ne veut plus de ces vidéos qui ont fait le tour d’internet et de ses médias sociaux. Des clips où l’on voit des soldats, des parachutistes en l’occurrence, matraquer, piétiner et donner des coups de bottes à des manifestants tombés à terre. Des manifestants qui ne se sont plus relevés.

Ou encore ces images sur lesquelles des policiers traînent des jeunes filles par les cheveux. Des images utilisées pour « renverser la vérité », selon les propos du Premier ministre. Kamal al-Ganzouri a affirmé que les forces de l’ordre n’avaient pas eu recours à la violence contrairement aux manifestants. Des « contre-révolutionnaires », selon lui.

La France a dénoncé ce samedi «l'usage excessif de la force contre les manifestants» :

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