La Syrie entre répression et insurrection armée

En Syrie, la journée a encore été très meurtrière. Au moins 24 personnes ont été tuées samedi 26 novembre dans les violences. Seize civils sont morts dans la répression de la révolte populaire et huit soldats dans une nouvelle attaque menée par des déserteurs à 320 km au nord-ouest de Damas. Les opérations contre les forces régulières se multiplient. En trois jours, 47 de leurs membres ont été tués et de plus en plus de soldats refusent d'intervenir contre les civils. 

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh

Les attaques contre les forces de sécurité syriennes sont attribuées à des déserteurs par l’opposition basée à l’étranger et à des groupes islamistes extrémistes par les autorités. La vérité se situe sans doute entre les deux.

Une chose est certaine : les attaques armées ont commencé des mois avant l’apparition en juillet de l’Armée syrienne libre (ASL). Composée de déserteurs, cette armée est encore en état embryonnaire. La première attaque sérieuse non revendiquée a eu lieu en avril. Dix militaires syriens avaient été tués dans une embuscade près de la ville côtière de Banias. Les médias internationaux avaient ignoré cet attentat dont il existe pourtant une vidéo qui circule sur le net préférant mettre en avant le caractère pacifique du soulèvement.

Aujourd’hui ce n’est plus le cas et tout le monde reconnaît l’existence d’une insurrection armée. Il y a certainement de nombreux soldats qui refusent de participer aux opérations militaires contre les villes, mais jusqu’à présent, les désertions restent un phénomène marginal qui ne menace pas encore l’unité de l’armée.

La plupart des attaques contre les forces de sécurité se déroulent à Homs, Hama et Idleb, des bastions des Frères Musulmans. Ces mêmes régions avaient connu dans les années 80 une insurrection islamiste réprimée dans le sang. Elle avait fait des milliers de morts civils et militaires. Pour de nombreux Syriens, l’histoire est en train de se répéter.

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