Un peu plus tôt dans la journée, le ministre syrien des Affaire étrangères Walid Mouallem a adressé un courrier au chef de l'organisation panarabe, Nabil al-Arabi. C'est la première réaction officielle syrienne aux décisions prises jeudi par la Ligue arabe.
Dans son courrier, Walid Mouallem se montre virulent : « ce que l'on comprend de la dernière décision de la Ligue arabe est un feu vert tacite à une internationalisation de la situation en Syrie et une ingérence dans ses affaires intérieures », écrit-il. Et il pointe du doigt l'appel lancé par la Ligue au secrétaire général des Nations unies pour soutenir ses efforts d'obtenir le retour au calme en Syrie.
Pour le chef de la diplomatie syrienne cet appel revient à favoriser une intervention étrangère dans son pays, plutôt que de chercher à l'éviter. Il souligne ce qu'il appelle des contradictions dans la démarche de l'organisation panarabe, à laquelle il reproche également de ne pas mentionner « expressément une coordination entre la partie syrienne et l'équipe d'observateur arabes », que la Ligue veut envoyer en Syrie.
Selon la résolution de la Ligue arabe, si Damas n'accepte pas l'envoi d'observateur sur son territoire, pour garantir la fin des violences, le gouvernement syrien s'expose à des sanctions économiques. L'ultimatum de la Ligue arabe a expiré dès vendredi.
Dans la soirée de samedi, les ministres des Finances de la Ligue arabe ont élaboré une série de sanctions économique contre le régime de Damas. Ce projet de résolution doit être soumis à l’approbation de leurs collègues des Affaires étrangères le 27 novembre.
Sur le terrain, au moins vingt-quatre personnes dont seize civils ont été tuées samedi dans la répression de la révolte populaire et huit soldats sont tombés dans une nouvelle attaque menée par des militaires dissidents. La militarisation de la contestation du pouvoir de Bachar el-Assad, se traduit par la multiplication des opérations contre les forces régulières.