Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Ce mot d’intervention auquel chacun pense de plus en plus mais que personne n’ose prononcer, ce sont les Frères musulmans syriens qui l’ont lancé, juste avant l’arrivée du ministre français. Ils ont expliqué qu’ils n’étaient pas forcément contre, mais qu’il fallait que ce soit la Turquie qui s’en charge.
Cet appel du pied est plutôt gênant pour Ankara qui craint de se retrouver pris dans une spirale de violence régionale. Mais bien sûr, ce scénario est sur la table. En fait, du côté de l’opposition syrienne, ce que l’on souhaite d’abord et rapidement, c’est l’établissement d’une zone tampon côté syrien de la frontière, où civils et militaires déserteurs seraient protégés de toute répression.
Ce qui sous-entend à tout le moins une exclusion terrestre et aérienne. De source ministérielle française, cette option n’est pas la moins mauvaise, elle éviterait en tout cas à Paris de répéter un scénario à la libyenne.
La Turquie devient en tous cas le pivot incontournable de cette crise syrienne, c’est bien le sens de la visite du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, arrivé ce mercredi à Istanbul. Aucune déclaration pour le moment. Ce vendredi, à Ankara, au terme de leurs discussions officielles Ahmet Davutoglu et Alain Juppé doivent s'adresser à la presse.