La répression sanglante qui a cours actuellement en Syrie a fait de nouvelles victimes samedi 29 octobre. Pour Moussab Azzawi, coordinateur de l'Observatoire Syrien des Droits de l'Homme, basé à Londres, ces exactions sont l'expression directe de la pression qu'exercent les autorités du régime qui refusent toute ingérence dans les affaires intérieures. Les manifestants appelaient à la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne, pour permettre à l'armée syrienne libre, c'est-à-dire aux déserteurs, de protéger eux-mêmes la population.
« Selon les chiffres que nous avons pu vérifier, il y a eu 43 morts hier en Syrie, nous avons pu récupérer leurs noms, et savoir à quel endroit ils ont été tués. Et parmi eux, je tiens à souligner qu'il y avait trois enfants de moins de 10 ans » a-t-il déploré. « Cette violence porte un double message : d'une part les manifestants ont adressé des messages à la Ligue Arabe et à la Communauté internationale pour qu'elles s'impliquent et qu'elles décrètent une zone d'exclusion aérienne et protègent les civils en Syrie, comme ils l'ont fait pour la Libye ».
« Et puis, a-t-il repris, il y a eu ce message dans l'autre sens du régime à la Ligue Arabe et à la communauté internationale : ‘si vous interférez dans les affaires syriennes, il y aura plus de violence, et ce sera notre réponse’. Donc cette violence n'est pas seulement un message de répression envers les manifestants, c'est aussi un message adressé à la communauté internationale et à la Ligue Arabe », a conclu Moussab Azzawi
A Londres, samedi après-midi, environ 2 000 personnes se sont rassemblées à l'appel de plusieurs organisations syriennes et d'Amnesty International devant l'ambassade de Syrie en scandant des slogans contre le régime et demandant l'arrêt des violences.