Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
C’est la première fois, depuis le début de la crise syrienne, que la Ligue arabe adopte un langage aussi ferme à l’égard de Damas. Le communiqué reflète l’exaspération de certains membres de la commission ministérielle qui s’était rendue mercredi 26 octobre en Syrie pour y rencontrer le président Assad.
Ils avaient exposé le plan arabe pour tenir un dialogue national entre le gouvernement et l’opposition au siège de la Ligue au Caire. Le chef de la diplomatie du Qatar qui préside la commission avait déclaré avoir reçu des assurances de Damas « d’œuvrer pour résoudre la crise ». Des assurances qui n’ont visiblement pas été respectées.
Après cette expression de mécontentement de la part de la commission présidée par le Qatar, les observateurs se demandent si la réunion entre représentants de la Ligue et du gouvernement syrien prévue justement au Qatar se tiendra ce dimanche. La Ligue subit depuis deux semaines le feu croisé du régime syrien et de l’opposition qui l’accusent d’ingérence ou, au contraire, d’inaction.
Zone d'exclusion aérienne
En attendant, quarante civils ont été tués vendredi en Syrie dans la répression de l'opposition qui manifestait en faveur de la mise en place « d'une zone d'exclusion aérienne » pour protéger en particulier « l'armée syrienne libre » créée en juillet dernier par des déserteurs. Une revendication inspirée par le modèle libyen et qui marque un virage pris par l'opposition, jusqu'ici non armée. Pacifisme, lutte armée des déserteurs, intervention militaire étrangère : le principal mouvement d'opposition, le Conseil national syrien (CNS) est aux prises avec des contradictions.