Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
Les avis sont partagés sur la place du Changement de Sanaa, quartier général des opposants au régime. Sur les visages, des sourires timides. La résolution votée vendredi aux Nations unies peine à convaincre, comme l’exprime Abdallah Mohsen Haj, créateur du mouvement civil des jeunes.
« La décision ne nous plait pas vraiment, elle est très légère. Elle ne demande pas le départ immédiat d’Ali Abdallah Saleh et de son entourage, et ne prévoit pas de sanctions sévères contre le régime. Si l’ONU ne nous apporte pas de solution, nous restons ici jusqu’au départ. Mais c’est un début... ».
Abdallah garde en mémoire la résolution très similaire votée par les Nations unies lors de la guerre de 1994 au Yémen. Une résolution qui s’était révélée inutile. Dans la tente voisine, Khalil garde lui son optimisme.
« Pour une première décision, ce n’est pas si mal. Le Yémen est un pays lointain, qui ne fait pas parti des priorités. Pour le moment, le président Saleh ne va pas écouter la décision, mais au moins maintenant, on a un moyen d’augmenter la pression ».
Parmi les propositions évoquées par les révolutionnaires pour augmenter la pression sur le régime : geler des avoirs financiers de la famille Saleh et limiter sa liberté de mouvement.