Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Il s’agit de la 26e incursion militaire turque en territoire irakien depuis 27 ans que le PKK a pris les armes, soit quasiment une par an en moyenne. Cette fois elle est lancée pour aller « jusqu’au bout », a promis le Premier ministre turc.
Au vu des résultats obtenus au cours du dernier quart de siècle, on ne peut qu’en douter. Pourtant, l’état-major de l’armée turque affirmait dans la soirée que le fameux mont Kandil, siège du commandement général de la rébellion kurde en Irak du nord, près de la frontière iranienne, était encerclé et assiégé. Il faut dire qu’avec l’envoi de 22 bataillons, soient 10 000 hommes, beaucoup héliportés sur zone, Ankara s’est donné des moyens presque sans précédent.
Mais les Turcs ont également joué à fond la carte diplomatique, en faisant venir les autorités de l’entité autonome kurde d’Irak du nord et les responsables iraniens pour rallier leur soutien dans cette lutte. Le responsable de la diplomatie kurde irakienne Nechirvan Barzani a immédiatement répondu à cet appel, promettant son entière collaboration ; et son oncle Massoud Barzani, président de la région, est attendu d’un moment à l’autre en Turquie.
Même le ministre iranien des Affaires étrangères Mehmet Ali Akbar Salehi arrive ce vendredi à Ankara pour faire le point sur la lutte contre le PKK, une première.