Dans les Territoires palestiniens, les familles se préparent à recevoir les prisonniers bientôt libérés

C’est ce mardi 18 octobre que devrait avoir lieu l’échange entre le soldat israélien Gilad Shalit et un premier groupe de prisonniers palestiniens. L’Etat hébreu libèrera en tout 1 027 Palestiniens pour voir revenir le jeune homme retenu pendant plus de 5 ans par le Hamas dans la bande de Gaza. Parmi les centaines de détenus qui sortiront des prisons israéliennes, certains ont été condamnés à des peines très lourdes, pour des attentats anti-israéliens. Tous ces Palestiniens ne rentreront pas dans leurs foyers, plusieurs centaines d’entre-eux seront expulsés vers la bande de Gaza ou vers l’étranger. Reportage. 

Avec notre correspondant à Jerusalem, Nicolas Falez

Nous sommes dans la maison de la famille Al-Razeem, dans le quartier de Wadi Addom à Jérusalem-Est. La bâtisse est ornée de portraits d’un homme barbu, c’est Fouad, condamné à trois peines de prison à vie en 1981, pour le meurtre de soldats israéliens. Fouad va sortir de prison, dans le cadre de l’accord d’échange mais il sera exilé dans la bande de Gaza. « Je ne suis pas satisfait de cet accord, clame Bassem, frère de Fouad. Un Israélien contre 1 000 Palestiniens, ça n’est pas normal ; ça devrait être le contraire. (Gilad) Shalit va rentrer chez lui mais nos prisonniers, eux ne vont pas pouvoir retourner à la maison ».

A quelques minutes de là, chez une autre famille palestinienne de Jérusalem-Est, les Mashaal, on attend le retour d’Ibrahim. Militant du Fatah, Ibrahim a été condamné à la prison à perpétuité il y a 21 ans pour le meurtre d’un Palestinien qui collaborait avec Israël. «Il a agi comme un homme qui défend son pays et sa terre, lance Jamal, qui n’était pas encore né lorsque son père a été emprisonné. Alors ça n’est pas un criminel !». Jamal l’étudiant attend le retour de son père qui lui ne sera pas exilé à sa sortie de prison. Et lorsqu’on demande au fils s’il pense qu'Ibrahim s’engagera en politique à son retour, Jamal répond : «J’espère que non… nous vivons dans un pays occupé… c’est très risqué…».
 

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