Avec notre correspondant à Jerusalem, Nicolas Falez
Nous sommes dans la maison de la famille Al-Razeem, dans le quartier de Wadi Addom à Jérusalem-Est. La bâtisse est ornée de portraits d’un homme barbu, c’est Fouad, condamné à trois peines de prison à vie en 1981, pour le meurtre de soldats israéliens. Fouad va sortir de prison, dans le cadre de l’accord d’échange mais il sera exilé dans la bande de Gaza. « Je ne suis pas satisfait de cet accord, clame Bassem, frère de Fouad. Un Israélien contre 1 000 Palestiniens, ça n’est pas normal ; ça devrait être le contraire. (Gilad) Shalit va rentrer chez lui mais nos prisonniers, eux ne vont pas pouvoir retourner à la maison ».
A quelques minutes de là, chez une autre famille palestinienne de Jérusalem-Est, les Mashaal, on attend le retour d’Ibrahim. Militant du Fatah, Ibrahim a été condamné à la prison à perpétuité il y a 21 ans pour le meurtre d’un Palestinien qui collaborait avec Israël. «Il a agi comme un homme qui défend son pays et sa terre, lance Jamal, qui n’était pas encore né lorsque son père a été emprisonné. Alors ça n’est pas un criminel !». Jamal l’étudiant attend le retour de son père qui lui ne sera pas exilé à sa sortie de prison. Et lorsqu’on demande au fils s’il pense qu'Ibrahim s’engagera en politique à son retour, Jamal répond : «J’espère que non… nous vivons dans un pays occupé… c’est très risqué…».