Une enquête ouverte après la violente répression d’une manifestation copte en Egypte

Ils étaient des milliers, le lundi 10 octobre 2011, devant la cathédrale copte du Caire en Egypte pour assister aux funérailles de 17 des 25 manifestants tués dimanche lors d'une marche de protestation à Assouan dans le Sud. Cette manifestation des chrétiens d'Egypte pour dénoncer l'incendie d'une église a dégénéré quand l'armée est intervenue. Au moins 300 personnes ont aussi été blessées. Et une enquête à été ouverte. Le Conseil suprême des forces armées a demandé au gouvernement de trouver les responsables de ces violences.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

La commission d’enquête demandée par l’armée au gouvernement est en cours de formation. Une commission déjà contestée par les politiciens, les activistes et les coptes qui demandent la formation d’une commission d’enquête indépendante.

En attendant, le parquet général et les médecins légistes ont examiné les corps des victimes. Selon les résultats préliminaires de l’autopsie la mort a été provoquée par des blessures par balles et par le passage de véhicules sur les corps.

Mais la vraie enquête, les interrogatoires de 25 personnes arrêtées, est conduite par le parquet militaire. La raison officielle invoquée est que ce sont des soldats qui ont été agressés et que cela tombe donc sous le coup de la jurisprudence militaire. Le pire c’est que l’on n’est même plus sûr que des militaires aient été tués comme annoncé au départ. L’armée refuse de donner des chiffres pour « ne pas affecter le moral des troupes ».

De quoi accroître la colère des coptes qui se demandent qui va interroger les militaires ? Et de répondre : les militaires, juges et parties, vont s’interroger eux-mêmes.

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