Syrie: Moscou envisage pour la première fois le départ de Bachar el-Assad

Le président russe Dmitri Medvedev a prévenu vendredi 7 octobre les dirigeants syriens qu'ils devraient quitter le pouvoir s'ils n'étaient pas capables de conduire des réformes. Il s'agit d'un changement de ton notable à l'égard de l'allié syrien. Mais sur le fond, la diplomatie russe reste sur la même ligne.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

C’est la première fois depuis le début des troubles que Dmitri Medvedev adresse un message aussi ferme à son allié syrien. La Russie avait déjà condamné la répression des manifestations pacifiques, mais tout en soulignant que l'opposition portait sa part de responsabilité dans le bain de sang. Le porte-parole de la diplomatie russe a bien affirmé que Moscou n’était pas l’avocat du régime de Damas, mais le message du Kremlin se bornait le plus souvent à demander à Bachar el-Assad d'accélérer les réformes.

Critiquée de toutes parts après son véto à l'ONU, la diplomatie russe se lance dans une séance d’explications, sans pour autant changer véritablement de cap. Pour le président russe, les choses sont claires : si Bachar el-Assad doit partir, ce sera au peuple syrien et à lui seul d’en décider et non pas à l'Otan ou à certains pays européens.

La Russie, fidèle à sa ligne de conduite, brandit toujours la menace d’une répétition du scénario libyen. Elle hésite aussi à lâcher un allié avec lequel elle entretient des liens commerciaux étroits. Aujourd'hui, la Russie espère sans doute pousser le régime de Bachar el-Assad au compromis. Mais jusque-là, les missions de médiation russes n'ont pas été suivies de résultats.

Partager :