Il s’agit de la première tentative, apparemment réussie, pour fédérer une opposition syrienne jusqu'ici fragmentée.
Après 4 mois de rendez-vous d’Istanbul à Damas, c'est désormais « 80% de l'opposition » de l'intérieur et de l'extérieur qui sont réunis au sein de cette nouvelle instance, selon un représentant des Frères musulmans à Londres.
Dans ce nouveau conseil syrien figurent, en effet, les libéraux qui demandent des réformes depuis plus de dix ans en Syrie, les comités locaux de coordination (LCC) qui organisent les manifestations sur place, les partis kurdes et assyriens ainsi que des représentants des tribus.
Sans oublier les Frères musulmans, en première ligne des manifestations en Syrie. Il s'agit sans doute du groupe d'opposition le mieux organisé, bien que toujours interdit par le régime.
En revanche, l’opposition de gauche traditionnelle (dite « nassérienne ») manque à l’appel. En effet, ses partisans, réunis au sein de la « Coordination nationale des forces démocratiques », ont pris la décision de ne pas se rallier à la nouvelle instance.
Ce dimanche 2 octobre, les membres de l’opposition se sont organisés au sein d'un secrétariat général de 29 personnes, en attendant que soit programmée l'élection d'un comité exécutif dont les contours sont encore à définir.
Leur objectif, c'est d'abord de montrer un visage uni face à la communauté internationale toujours sceptique quant à l'alternative possible au régime de Bachar el-Assad. La France n'a d'ailleurs pas encore reconnu le Conseil, se contentant, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, d'encourager la démarche de l'opposition syrienne.
Les opposants demandent en tout cas la chute de ce régime qui aurait fait 2 700 morts en sept mois de contestation ; mais pas par n'importe quel moyen.
S'ils se sont tous prononcés en faveur de la protection internationale des civils, personne ne demande encore une intervention militaire à l'image de ce qui s'est fait en Libye, par refus de « l'occupation », disent-ils.
Dés l'annonce de sa formation, ce conseil a été salué en Syrie même par des manifestations nocturnes. Dans un cortège, en banlieue de Damas, on pouvait lire sur des banderoles que le Conseil national syrien est « le seul représentant légitime de la révolution syrienne ».