Le nouveau Conseil national syrien s'organise mais ne souhaite pas utiliser la violence

A Istanbul, ce dimanche 2 octobre, l’opposition syrienne a réussi à unifier ses différentes composantes au sein d’un Conseil national syrien dont les structures ont été dévoilées : une assemblée générale de 220 délégués, un secrétariat général de 29 membres et un comité exécutif de 6 ou 7 coprésidents. Alors que sur le terrain, la répression ne faiblit pas, et les défections et mutineries se multiplient dans l’armée, l’opposition au régime baassiste s’organise, mais en réfutant toujours toute violence.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Les affrontements de ces derniers jours à Rastane, dans le centre de la Syrie, entre des soldats déserteurs et ceux restés loyaux au pouvoir en place, ont fait craindre que la situation ne dégénère en une véritable guerre intérieure entre factions de l’armée.

Selon Samir el-Kellany, délégué de cette nouvelle assemblée, cet événement est indépendant de la volonté de l’opposition syrienne désormais fédérée, mais inévitable dans le contexte actuel : « On est pour que les manifestations restent pacifiques. Cela fait trois ou quatre jours qu’ils sont en train de se battre ». Figure incontestée de l’opposition et coprésident du CNS, Bourhan Ghalioun affirme lui aussi que l’option de la lutte armée ne fait pas partie de sa stratégie : « Nous sommes toujours pour une révolution pacifique. Quels que soient les débordements ici ou là ».

Jusque-là exemplaire dans sa non-violence, la contestation populaire syrienne attend pourtant désormais un solide coup de pouce de l’extérieur pour ne pas tourner au cauchemar libyen.
 

Partager :