Avec notre correspondante à Manama, Angélique Ferat
Quand on demande un taux de participation, un seul chiffre est annoncé : 51 %.
Mais voilà, c’est 51 % pour l’ensemble du Parlement. Pas pour le scrutin d’hier. C'est-à-dire avec les députés qui ont été élus en octobre de l’année dernière.
Ajoutez-y les quatre députés déclarés récemment élus, car personne d’autre ne se présentait dans leur circonscription. Officiellement, ceux-là sont élus avec 100 % des voix. Et apparemment, on trouve 51 % du corps électoral. C’est un tour de passe-passe mathématique, un silence révélateur.
Le ministre de la Justice ne donnera aucun autre chiffre. Tout laisse à penser donc que le boycott a fonctionné, que la participation a été faible, comme prévu, les bureaux de vote du nord étaient en effet vides… Hier, la participation a été plus forte dans les villages ou quartiers mixtes, mais nul signe d'urnes pleines ou de files d’attente.
Le gouvernement parle aujourd’hui de victoire pour l’unité bahreïnienne, de démonstration de force des loyalistes. La réalité est autre. L’appel au boycott a été suivi, la société bahreïnienne est plus que jamais divisée entre sunnites et chiites. Et ce n’est pas un Parlement à la légitimité relative qui va y remédier.