Le rond point de la Perle, symbole de la contestation à Bahreïn, a été entouré de barbelés. La police a bouclé tous les accès. Des blindés se sont garés sur les ponts et routes alentours. L’autoroute a été fermée. Les forces de sécurité se sont ensuite rendues dans les villages chiites autour de la capitale. C’est de là que les jeunes voulaient marcher vers la place de la Perle.
Drapés dans des drapeaux bahreïniens, avec des lunettes ou des tee-shirts pour se protéger des gaz lacrymogènes, des centaines de jeunes gens et de jeunes filles ont essayé de passer les barrages de police. Cris, huées... Ils ont bloqué les rues avec des poubelles ou des parpaings. La police a tiré des gaz à foison. Un centre commercial a été envahi, une maison a brûlé, les rues étaient parsemées de pierres et de projectiles.
Un Coran à la main, les jeunes se disaient prêts à mourir pour Bahreïn, prêts a mourir pour obtenir leurs droits. Sans armes, face aux cordons de police, ils avaient pour cri de ralliement, « Allah akbar » ou « Libérer Bahrein ».
Ces jeunes réclament, depuis le printemps, des réformes politiques. Ils réclament de pouvoir élire tout le Parlement. Actuellement la moitié est nommée par le Roi. Il y a eu des arrestations, il y a eu des blessés. Mais tous ont assuré qu' ils allaient recommencer ce samedi 24 septembre, journée des élections. Le scrutin se déroule dans 14 circonscriptions. 180 000 personnes sont inscrites sur les listes, mais les élections ont lieu dans les villages chiites ou l’opposition est forte. La participation sera sans doute très basse.