Avec notre correspondante à Manama, Angélique Ferat
Dans les villages 100% chiites, où l’opposition est donc forte, les bureaux de vote étaient vides ou quasi vides. Le boycott était respecté. Certains habitants avaient peur de braver l’interdiction lancée par le grand parti religieux Al-Wefaq. Le gouvernement avait mis sur pied un bureau dans un centre commercial pour leur permettre de voter. Bien sûr dans les quartiers mixtes, chiites–sunnites, la participation était nettement plus forte.
A la sortie des bureaux de vote, beaucoup refusaient les photos ou les interviews par peur de représailles. Mais les commentaires hors micro étaient souvent les mêmes. Ils étaient venus voter pour un modéré. Bahrein a besoin d’hommes modérés.
« Le député que j'ai élu la dernière fois, il était chiite sectaire et en plus il a démissionné, explique un chiite sortant du bureau de vote. Moi je suis chiite et descendant du prophète mais j’en ai assez des mouvements sectaires sunnites comme celui d’Abdellatif Al-Mahmoud, ou chiites comme le Wefaq. On a des extrémistes des deux côtés. Cette fois, j’ai choisi un nationaliste bahreïnien, un arabe nationaliste. »
La police et les jeunes du 14 février ont à nouveau joué au chat et à la souris. Plusieurs villages ont été encerclés par les forces de l’ordre et une vingtaine de personnes arrêtées. En faisant le V de la victoire, certains criaient qu’ils continueront leur contestation pour obtenir des réformes démocratiques.