Mahmoud Abbas demande l'adhésion de la Palestine à l'ONU ce vendredi

Mahmoud Abbas veut aller au bout de sa démarche. Le président de l'Autorité palestinienne rencontre, ce vendredi, 23 septembre 2011, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, pour lui remettre la demande d'adhésion d'un Etat de la Palestine à l'ONU. Malgré les pressions internationales, les Palestiniens maintiennent le cap et entendent demander une reconnaissance pleine et entière de leur Etat. Mahmoud Abbas s'en justifiera à la tribune, devant l'Assemblée générale, dans un discours qui sera retransmis sur écrans géants dans les Territoires palestiniens.

Avec notre envoyée spéciale, Frédérique Misslin

Le président de l'Autorité palestinienne doit s'exprimer à 15h35 TU à la tribune de l'ONU, suivi un peu plus tard de Benyamin Netanyahu, le Premier ministre israélien qui prononcera également son discours devant les Nations unies. Le duel est annoncé.

Une chose est certaine : les Palestiniens ont réussi à faire beaucoup parler d'eux cette année à l'Assemblée générale. En public les chefs d'Etat ont pris position, se sont exprimés sur le conflit du Proche-Orient. En coulisse, les diplomates ont négocié jusqu'à la dernière minute pour éviter une confrontation.

Les efforts américains ont été vains : Hillary Clinton a reconnu, en quelque sorte, son échec en déclarant : « Quoiqu'il arrive vendredi, a-t-elle dit, nous restons concentrés sur le jour suivant ». Le jour suivant, c'est une façon de parler puisqu'il n'y aura pas de vote immédiatement au Conseil de sécurité sur cette demande d'adhésion.

Droit de veto

La procédure peut prendre plusieurs semaines. La France compte sur ce délai pour débloquer la situation, éviter un veto américain et éviter que la rue arabe ne s'embrase sur cette question palestinienne. Mais sans même parler de veto, la demande palestinienne, pour passer, doit être validée par neuf voix sur quinze au Conseil de sécurité.

Pour l'instant, cinq membres soutiennent officiellement la démarche palestinienne. La Chine, la Russie le Brésil le Liban et l'Afrique du Sud souhaitent que la Palestine devienne un Etat membre à part entière.

Les Etats Unis sont farouchement opposés au projet palestinien. La Colombie qui fait aussi partie du Conseil de sécurité va s'abstenir. Une position qui arrange les Américains. La délégation palestinienne à l'ONU affirme que trois membres sont sous pression américaine pour voter contre : la Bosnie, le Gabon et le Nigeria.

Et puis il y a ceux qui laissent planer le suspense : l'Inde, L'Allemagne, la Grande-Bretagne. A la tribune de l'ONU, David Cameron s'est placé dans les pas des Américains : « Aucune résolution des Nations unies ne peut à elle seule se substituer à la volonté politique nécessaire pour amener la paix », a déclaré le chef du gouvernement britannique sans dire quel serait son vote.

La France répète que la question de son vote ne se pose pas, puisqu'il n'est pas programmé. Paris a proposé un plan intermédiaire pour éviter justement de placer le Conseil de sécurité dans une position trop délicate. 

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