Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Les parents des victimes sont en colère. Le premier des témoins à charge, le général de police Hussein Moussa a déclaré qu’il n’a pas reçu d’ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants. Pire encore, il a indiqué, qu’à sa connaissance, l’ex-ministre de l’Intérieur Habib al-Adli n’avait pas donné cet ordre. Pour les avocats des parties civiles le témoin s’est rétracté.
Des avocats qui, comme Mohamad Qadri, sont furieux : « Malheureusement, nous notons que les droits de ces citoyens, ces martyrs et ces blessés sont spoliés car le tribunal ne nous permet pas d’accomplir notre devoir. Le tribunal nous a empêchés de contre-interroger le témoin à charge. C’est la raison pour laquelle nous avons tous décidé de nous plaindre au ministre de la Justice, au Conseil militaire suprême et au Haut conseil juridique ».
La menace d’une réfutation des magistrats plane donc déjà alors que le procès n’en est qu’à sa troisième audience. Une menace qui, en cas d’exécution, pourrait prolonger un procès qui, au rythme actuel devrait déjà durer plusieurs mois.
Mais les incidents les plus violents ont eu lieu devant l’académie de police où se déroulait le procès. D’abord entre pro et anti-Moubarak puis entre anti-Moubarak et forces de l’ordre. Une trentaine de personnes, civils et policiers, ont été blessées tandis qu’une vingtaine de personnes ont été appréhendées.