Egypte : reprise au Caire du procès de l'ex-président Hosni Moubarak

Le procès de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak reprend au Caire, ce lundi 15 août 2011. Il est accusé de corruption, de détournement de fonds publics et de meurtres de manifestants. L'ex-raïs, qui encourt la peine capitale, rejette les accusations portées contre lui. Ses deux fils Alaa et Gamal sont aussi sur le banc des accusés. Hosni Moubarak, renversé le 11 février dernier par la rue après 29 ans de pouvoir sans partage, était apparu le 3 août, au premier jour de son procès, allongé sur une civière. 

Avec notre envoyée spéciale au Caire, Léa-Lisa Westerhoff

L'ancien président égyptien Hosni Moubarak est arrivé en ambulance ce lundi 15 août 2011, couché sur une civière, au tribunal pénal du Caire. Il y comparaît pour meurtre de manifestants et corruption. Il est notamment accusé d'avoir donné l'ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants qui étaient descendus dans la rue pour manifester à partir du 25 janvier, réclamant son départ. Près de 850 personnes ont été tuées au cours de cette révolution égyptienne.

Au regard des chefs d’inculpation, la loi égyptienne impose à l’ex-raïs de venir en personne à son procès.

Dans le box des accusés, Moubarak était entouré de ses deux fils, Gamal et Alaa, qui, comme lors de l'audience du 3 août, tentaient de le protéger des caméras. Au bout d'une demi-heure d'audience, le président du tribunal pénal du Caire, Ahmed Refaat, a suspendu l'audience pour délibérations.

Sauf cas de force majeure comme la maladie. L’autre question de ce feuilleton du ramadan, c'est est-ce-que le maréchal Tantaoui, chef de l’Etat de facto et Omar Soliman chef de la sécurité vont venir témoigner à la barre? Tantaoui, ex-ministre de la Défense de Moubarak, est prêt à témoigner si les avocats du clan Moubarak le font convoquer. 

La défense l’a demandé. Les Egyptiens ont hâte d’entendre ce que ces deux personnages clefs du régime Moubarak auront à dire. Vont-ils soutenir l’ex-raïs ou le lâcher ? Bref, le procès n’en est qu’à ses tous débuts, et l’audience d’aujourd’hui pourrait bien se limiter- une nouvelle fois- à des questions techniques.

Pour l’Etat, l’enjeu est de taille. Avec ce procès inédit, il joue sa crédibilité en Egypte mais aussi sur la scène internationale. Le procureur a tout intérêt à ce que la procédure soit irréprochable.

Hier, c'est le procès de l'ancien ministre de l'Intérieur Habib El-Adli, qui a repris, avant d'être ajourné au 5 septembre, le temps, semble-t-il, de répondre aux nombreuses requêtes des avocats des victimes.

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