Avec notre envoyée spéciale au Caire, Léa-Lisa Westerhoff
L'ancien président égyptien Hosni Moubarak est arrivé en ambulance ce lundi 15 août 2011, couché sur une civière, au tribunal pénal du Caire. Il y comparaît pour meurtre de manifestants et corruption. Il est notamment accusé d'avoir donné l'ordre de tirer à balles réelles sur les manifestants qui étaient descendus dans la rue pour manifester à partir du 25 janvier, réclamant son départ. Près de 850 personnes ont été tuées au cours de cette révolution égyptienne.
Au regard des chefs d’inculpation, la loi égyptienne impose à l’ex-raïs de venir en personne à son procès.
Dans le box des accusés, Moubarak était entouré de ses deux fils, Gamal et Alaa, qui, comme lors de l'audience du 3 août, tentaient de le protéger des caméras. Au bout d'une demi-heure d'audience, le président du tribunal pénal du Caire, Ahmed Refaat, a suspendu l'audience pour délibérations.
Sauf cas de force majeure comme la maladie. L’autre question de ce feuilleton du ramadan, c'est est-ce-que le maréchal Tantaoui, chef de l’Etat de facto et Omar Soliman chef de la sécurité vont venir témoigner à la barre? Tantaoui, ex-ministre de la Défense de Moubarak, est prêt à témoigner si les avocats du clan Moubarak le font convoquer.
La défense l’a demandé. Les Egyptiens ont hâte d’entendre ce que ces deux personnages clefs du régime Moubarak auront à dire. Vont-ils soutenir l’ex-raïs ou le lâcher ? Bref, le procès n’en est qu’à ses tous débuts, et l’audience d’aujourd’hui pourrait bien se limiter- une nouvelle fois- à des questions techniques.
Pour l’Etat, l’enjeu est de taille. Avec ce procès inédit, il joue sa crédibilité en Egypte mais aussi sur la scène internationale. Le procureur a tout intérêt à ce que la procédure soit irréprochable.
Hier, c'est le procès de l'ancien ministre de l'Intérieur Habib El-Adli, qui a repris, avant d'être ajourné au 5 septembre, le temps, semble-t-il, de répondre aux nombreuses requêtes des avocats des victimes.