Les armes chimiques de la Syrie, source supplémentaire d’inquiétude

Alors que la répression ne faiblit pas en Syrie où le pouvoir est de plus en plus isolé sur la scène internationale, les armes chimiques dont dispose en abondance le pays sont une source d’inquiétude supplémentaire. Américains et Israéliens redoutent qu’elles tombent entre les mains de groupes terroristes.

L’instabilité qui règne actuellement en Syrie fait craindre une possible propagation des armes chimiques détenues par le pays de Bachar el-Assad. Les Etats-Unis et Israël se sont récemment inquiétés du risque que ces armes de destruction massive tombent entre les mains de groupes terroristes qui profiteraient de la situation pour piocher dans les importants stocks syriens.

Un arsenal sophistiqué

Contrairement à la Libye dont l’arsenal chimique n’est pas très important et qui a fini par signer le traité de non-prolifération en 2004, la Syrie a mis sur pied un important programme d’armes chimique à partir des années 1970, suite à la guerre des Six jours gagnée par Israël en 1967. Elle n’a cessé de le perfectionner depuis. Sous l’impulsion d’Hafez el-Assad, le père du dictateur en place aujourd'hui, le régime syrien a commencé à se doter d’un arsenal sophistiqué avec à l’aide des scientifiques de l’ex-URSS, son alliée historique.

Et alors que de nombreux de pays ont détruit leurs stocks d’armes chimiques après avoir ratifié le traité de non-prolifération établi en 1993, l’Etat syrien – à l’instar de six autres pays - ne l’a jamais signé. Certains experts estiment même que la Syrie est le pays qui détient l’arsenal le plus dangereux au monde, en particulier du gaz sarin en énorme quantité, ainsi que des milliers de missiles et de pièces d’artillerie faciles à transporter.

Conscients du risque, les Etats-Unis surveillent de près la situation mais refusent pour le moment de céder à la panique. « Nous appelons depuis longtemps le gouvernement syrien à abandonner son arsenal d’armes chimiques mais nous croyons que le stock chimique syrien demeure contrôlé par le gouvernement et qu’il reste confiné », a fait savoir mardi 30 août 2011 la porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland.

Le précédent irakien

« Nous sommes très inquiets quant à la situation des armes de destruction massive en Syrie, y compris les armes chimiques », a pour sa part déclaré l’ambassadeur israélien aux Etats-Unis Michael Oren au Wall Street Journal le 28 août 2011. « Ensemble, avec l’administration américaine, nous observons soigneusement la situation », a-t-il ajouté. Le précédent irakien, quand les services de renseignements américains avaient surévalué l’arsenal de Saddam Hussein, incite chacun à la prudence dans ce très épineux sujet des armes chimiques.

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