Israël accuse un groupe palestinien d’être derrière ces attentats
Avec notre envoyé spécial à Eilat, Nicolas Falez
L’escalade se poursuit ce vendredi. Il y a eu au plusieurs tirs de roquettes palestiniennes depuis Gaza en direction du territoire israélien. Les sirènes d’alerte ont retenti toute la matinée dans les régions d’Ashkélon, d’Ashdod et de Bercheva, trois grandes villes du sud de l’Etat hébreu. Le système antimissiles «Iron Dome», « dôme de fer », est entré en action ces dernières heures. Il s'agit de roquettes artisanales kassam ou grad à plus longue portée. Plusieurs personnes ont été blessées.
L’aviation israélienne a mené plusieurs raids sur la bande de Gaza, visant des bâtiments et des tunnels. Jeudi en fin d’après-midi, une première série de raids avait coûté la vie à six militants palestiniens, parmi lesquels le chef d’un groupe radical, « les comités de résistance populaire ». vendredi on signale une nouvelle victime palestinienne et plusieurs blessés.
La tension est donc toujours très vive et le niveau d’alerte a été relevé dans tout le pays. Il est passé au niveau 3, le niveau 4 étant le maximum.
Dans le sud d’Israël, l’armée maintient pour l’instant ses barrages sur les routes. Certains axes sont encore ce matin fermés à la circulation.
Israël est sous le choc
Israël, qui n’avait pas connu de tels bilans depuis plusieurs années, est sous le choc. Les médias diffusent les noms et les portraits des victimes, dont certaines sont inhumées dès ce vendredi.
Le pays s’interroge aussi sur l’ampleur de ces attaques simultanées, qui ont combiné des tirs à l’arme automatique, l’usage d’explosifs et aussi des tirs de mortiers. L’attaque a débuté à la mi-journée jeudi, et six heures plus tard, des tirs ont encore résonné dans le secteur, alors même que le ministre de la Défense israélien, Ehud Barack, était présent sur les lieux.
Selon les dirigeants israéliens, le scénario ne fait pas de doute. Les assaillants ont quitté la bande de Gaza via les tunnels de contrebande. Ils ont circulé sur plus de 200 kilomètres en territoire égyptien, avant de pénétrer du côté israélien. Les services de renseignement de l’Etat hébreu avaient reçu des informations indiquant qu’une attaque était en préparation. Cela n’a pas suffi à intercepter les assaillants.
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La riposte égyptienne
Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
En Egypte, la version officielle de l’armée est qu'un capitaine et deux de ses soldats, ont été tués lors d’un échange de tirs entre un hélicoptère israélien et des « infiltrés ». Ce sont les termes exacts. Mais il y a eu aussi trois autres gardes-frontière égyptiens blessés.
Si l’armée égyptienne reste dans le vague, par contre l’opinion publique elle, croit savoir qui sait. Elle est, en fait, totalement sûre que ce sont des Israéliens qui ont tué les soldats égyptiens. Une manifestation est prévue devant l’ambassade d’Israël après la prière ce vendredi midi.
Une preuve de plus de la détérioration de la situation dans la région du Sinaï
Depuis la révolution de janvier, tout l’est de la péninsule du Sinaï a échappé au pouvoir central avec le nord contrôlé par des groupuscules djihadistes et le sud par les bédouins.
Il y a trois semaines, des extrémistes musulmans en uniforme noir ont attaqué le commissariat d’Al Arich, la capitale, qui venait de rouvrir ses portes. Ce défi lancé aux autorités, en plein jour, a poussé les militaires au pouvoir à lancer une vaste opération avec des milliers d’hommes et une centaine de chars et de blindés. Une opération qui a reçu le feu vert israélien puisque l’armée égyptienne entrait en zone interdite par le traité de paix.
Des dizaines de terroristes présumés, dont des Palestiniens de Gaza, ont été arrêtés et des caches d’armes découvertes. Selon un responsable militaire égyptien, l’attentat d’Eilat visait à détourner l’armée de sa mission, « assécher toutes les sources du terrorisme ». Il a précisé que la campagne de ratissage a été renforcée, notamment le long de la frontière avec Israël et que l’opération militaire baptisée « Aigle » durera au moins un mois.