Il y a d'abord une frontière de 260 kilomètres qui sépare l'Egypte d'Israël. Depuis 1979 et la signature d'un accord de paix entre les deux Etats, ceux-ci se sont engagés à ne plus avoir de troupes le long de cette ligne.
Or, cette présence limitée de l'armée égyptienne a sans doute contribué à faire du Sinaï une zone de non-droit, lieu de tous les trafics, y compris celui des armes à destination de la Bande de Gaza.
Par ailleurs, fin mai, l’Egypte a également rouvert le point de passage de Rafah. Pour la première fois depuis des années, les habitants de Gaza ont pu entrer et sortir quotidiennement de leur territoire. Et c’est peut-être là l'occasion pour des groupes armés du mouvement islamiste du Hamas d'infiltrer le territoire égyptien et de circuler dans le désert du Sinaï.
Agitation accrue depuis la révolution
Enfin, depuis la chute de Hosni Moubarak, l’agitation s’est accrue dans cette région où coexistent des tribus bédouines rebelles et des groupes islamistes qui se revendiquent de l’idéologie d’al-Qaïda. Ces derniers mois des postes de police égyptiens ont été attaqués, tout comme le gazoduc qui alimente l’État hébreu en gaz égyptien.
Début août, Israël a finalement autorisé l'Egypte à envoyer des renforts près de la frontière. 1 000 policiers et militaires et de nombreux tanks ont été déployés. Trop tard ou trop peu d’effectifs peut-être pour stopper les attaques qui ont visé l’Etat hébreu hier.