Crise en Syrie : l'Iran et l'Arabie Saoudite face à face

Contrairement au roi Abdallah d'Arabie Saoudite qui avait lancé un appel la semaine dernière à la fin des violences en Syrie et retiré son ambassadeur à Damas, l'Iran critique pour sa part l'ingérence occidentale dans la crise syrienne. Déjà fin juin, le Guide suprême du régime iranien Ali Khamenei avait condamné les contestations populaires en Syrie en les attribuant aux Etats-Unis et à Israël. Ce mardi 16 août, c'est le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères Rahmin Mehmanparast qui en critiquant l'ingérence occidentale, déclare que les événements en Syrie « sont une affaire intérieure ». Cette nouvelle prise de position rappelle que la Syrie reste le terrain d'un bras de fer irano-saoudien.

Contesté par sa population, condamné par la Ligue arabe et l'Occident, le président syrien n'a plus beaucoup d'amis. Mais il peut encore compter sur un allié indéfectible : l'Iran. Téhéran considère le gouvernement de Damas comme un bastion de la résistance à Israël et son allié américain. Les deux régimes ont en commun de soutenir les ennemis de l'Etat hébreu, à savoir le Hamas et le Hezbollah.

Parallèlement, l'Arabie Saoudite a toujours vu d'un mauvais œil cette alliance syro-iranienne. Jusqu'à la semaine dernière, le royaume sunnite s'était toutefois accommodé du régime autoritaire de Bachar el-Assad. L'Arabie Saoudite n'est pas favorable au vent de contestation qui souffle sur la région. Mais l'isolement croissant du président syrien sur la scène internationale et le ras-le-bol de l'influence iranienne en Syrie ont visiblement conduit le souverain saoudien à sortir de son silence.

D'après certains observateurs, Riyad pourrait voir en la mauvaise passe d'Assad l'occasion inespérée de porter un coup à Téhéran et de placer ses pions pour, à terme, supplanter l'Iran en Syrie. Même si ce scénario nécessiterait de créer le chaos dans le pays.

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