Syrie : Hillary Clinton appelle à l'isolement économique de Damas

La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton a invité vendredi 12 août les partenaires commerciaux de la Syrie à se ranger du « bon côté de l'Histoire » en cessant leurs échanges avec Damas. La secrétaire d’Etat a également encouragé la Chine, l'Inde et la Russie à adopter des sanctions économiques contre la Syrie, notamment en cessant leurs investissements. Le point de vue de Samir Aita, économiste syrien, directeur du Monde diplomatique en arabe, sur les déclarations américaines.

Isoler économiquement la Syrie peut-il affaiblir le régime responsable de la répression en cours depuis 5 mois maintenant ? Samir Aita, économiste syrien, rappelle que la Syrie est déjà sous le coup de sanctions économiques notamment celles adoptées par Washington en 2003. Pour lui, les Etats-Unis font fausse route : les sanctions risquent d'affaiblir non pas le régime mais la population elle-même.

Depuis 2003, la Syrie peine à importer des ordinateurs, réparer sa flotte aérienne. De ce fait, les circuits de contrebande avec les voisins turcs, libanais, jordaniens et irakiens se sont intensifiés. Et cela, pour le plus grand bénéfice du régime, notamment des officiels de l'armée gèrent les flux. Plutôt que des sanctions économiques contre un pays vivant depuis près de 8 ans isolé de l'économie mondiale, Samir Aita prône donc une approche différente : « Si vous amenez tous les circuits économiques normaux à devenir des circuits de contrebande, le régime va en profiter beaucoup plus que ce qu’il en profite aujourd’hui ». Pour lui, « des sanctions économiques non ciblées sur des personnalités particulières et qui touchent l’ensemble des populations, sont des mauvaises sanctions, et l’expérience de l’Irak le prouve ».

Ce raisonnement a été privilégié par l'Europe qui a adopté cinq trains de sanctions visant notamment le président syrien et trente de ses proches.
 

Partager :