C'est encore un projet de loi, une promesse de réforme sans engagement immédiat. Damas refuse toujours d'inscrire à son agenda politique une quelconque transition démocratique. La répression en témoigne.
Mais en même temps, le régime cherche à se donner en quelque sorte le beau rôle, en affichant une bonne volonté politique qui lui permet surtout d'éviter de répondre aux revendications des manifestants. Une manière pour le régime de récuser toute responsabilité dans le mouvement de protestation qui se poursuit jour après jour dans tout le pays.
Un signal à usage diplomatique, pour appuyer ses accusations de complot international, mais aussi un message pour rassurer ceux d'entre les Syriens qui redoutent que le chaos succède effectivement au régime alaouite comme il le prophétise. Quand à ceux qui veulent le changement, il leur restera à tenter leur chance sur le terrain politique, dominé depuis bientôt quarante ans par le parti Baas.
Pour le moment, la Constitution consacre le Baas « seul et unique dirigeant de l'Etat et de la société ». Le multipartisme ouvrirait la compétition. Mais après quelque 1 500 morts et des milliers d'arrestations dans ses rangs, l'opposition peine à croire que les intentions du régime soient de favoriser une alternance politique.