Un projet saoudien de loi antiterroriste pourrait museler l’opposition

Si cette loi est adoptée, les autorités saoudiennes pourraient poursuivre toute personne soupçonnée de critiquer le roi. Il s’agit pour le pouvoir d'empêcher la contestation et d'éviter la contagion des révoltes arabes. Des avocats de personnes détenues pour « terrorisme » dénoncent un texte bâti sur mesure pour museler l’opposition.

Les organisations de défense des droits de l'homme sont inquiètes car cet avant-projet de loi ne fait que légitimer tout ce qu'elles dénonçaient jusqu'à présent : les personnes suspectées de terrorisme pourraient dorénavant être détenues sans inculpation ni jugement.  

Le ministère de l'Intérieur saoudien serait désormais doté de tous les pouvoirs. Et le seul fait d'émettre des critiques à l'encontre du roi ou du prince héritier, ou de remettre en question leur intégrité, serait passible au minimum de dix ans de prison.

Les détenus pourraient être maintenus au secret pendant 120 jours, ou indéfiniment si une cour spéciale le décidait, sans accès à un avocat.

Amnesty International, qui a obtenu une copie du projet de loi, craint qu'il n'ouvre la voie à une répression systématique des moindres rassemblements pacifiques. La définition des crimes de terrorisme est trop vague et permet une interprétation très large et donc des abus, selon l'ONG.

Ce projet de loi, qui était resté dans un placard depuis 2003, ressort alors que les révoltes dans plusieurs pays du monde arabe crispent les autorités de Ryad. Cette fois, la liberté d'expression serait légalement clouée au pilori au nom de la lutte contre le terrorisme. 

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