Syrie : 50 morts en deux jours à Homs

En deux jours, près de 50 personnes sont mortes, souvent victimes d'affrontements armés, dans la ville de Homs. L'armée, citée par le journal Al-Watan, proche du pouvoir, annonce avoir saisi de grandes quantités d'armes, à la suite de ses opérations dans cette ville du centre de la Syrie. Les militants des droits de l'homme n'hésitent pas à parler de guerre civile inspirée par le régime lui-même.

Si les faits se vérifient, ils constitueraient alors la manifestation la plus visible de la stratégie du régime qui agite le spectre des divisions communautaires pour briser la contestation.

D'ailleurs, El Watan, journal proche du pouvoir, parle depuis plusieurs jours de « guerre confessionnelle » pour évoquer la situation à Homs.

Dans cette ville, foyer de l'opposition au régime, où les chars de l'armée se sont déployés il y a 2 mois, les musulmans sunnites majoritaires cohabitent avec les alaouites, la branche du chiisme à laquelle appartient les el-Assad, et les chrétiens. Un terreau fertile donc pour les tensions.

Des combats entre les pro et anti-Bachar el-Assad, d'abord avec des bâtons, puis à l'aide d'armes à feu, auraient eu lieu sous le regard indifférent de la police.

Selon les militants des droits de l'homme, le régime arme une partie de la population. Probablement, des groupes islamistes radicaux -déjà manipulés par Damas lors de la guerre d'Irak- et surtout ses alliés alaouites. Cette distribution d'armes expliquerait l'ampleur des violences depuis ce week-end.

Aujourd'hui, les violences continuent dans les rues de Homs où, selon les militants, des hommes armés tirent sans discernement sur les habitants.

Par ailleurs, le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem a mis en garde aujourd'hui les ambassadeurs des États-Unis et de France contre un déplacement hors de Damas sans autorisation officielle : « Nous imposerons une interdiction de déplacement de plus de 25 km hors de Damas, si les ambassadeurs continuent de violer les consignes » du ministère, a déclaré M. Mouallem, cité par une télévision officielle syrienne.

Les ambassadeurs des États-Unis et de la France à Damas se sont rendus en juillet dans la ville rebelle de Hama, à 210  km au nord de Damas, qui a été le théâtre de manifestations massives contre le président Bachar el-Assad. Ces visites ont été dénoncées par le pouvoir.

Le 11 juillet, les ambassades des États-Unis et de la France ont été attaquées par des partisans du régime.

La Syrie est en proie depuis quatre mois à un mouvement de contestation. La répression aurait déjà fait 1 400 morts. Plus de 12 000 personnes seraient emprisonnées, selon les organisations de défense des droits de l'homme.

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