Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Le régime syrien ne veut plus entendre ni critiques ni conseils, pas même s’ils viennent de proches amis. Et il ne veut pas non plus que l’opinion publique syrienne s’informe auprès de journaux, autres que ceux qui sont agréés par les services de la censure. Il n’y a pas d’autre explication à l’interdiction de deux quotidiens libanais, connus pour être proches de la Syrie et de son allié local le Hezbollah.
As-Safir et Al Akhbar ne sont donc plus autorisés en Syrie, aussi bien dans les kiosques que par abonnement. Pourtant, les deux journaux couvrent avec professionnalisme et objectivité les événements en Syrie. La version du régime y tient une bonne place, et les journalistes n’hésitent pas à dénoncer ce qu’ils appellent « les ingérences étrangères dans la crise syrienne ».
L’erreur des deux journaux aux yeux des autorités de Damas, n’est pas de rapporter la version des opposants, mais d’ouvrir leurs pages à certains d’entre eux. Le célèbre opposant laïc Michel Kilo a déjà publié plusieurs tribunes dans les deux quotidiens.
La décision syrienne a surpris mêmes les amis de Damas au Liban. Surtout qu’elle intervient, alors que le régime a promis une nouvelle loi sur les médias, garantissant plus de liberté pour la presse.