Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
L’annonce de la démission de Mohamad al-Orabi a été bien accueillie par les manifestants de la place Tahrir. Dès sa prise de fonctions il y a moins d’un mois, le désormais ex-ministre des Affaires étrangères avait été contesté par les révolutionnaires qui voyaient en lui un serviteur de l’ancien régime. Mohammed al-Orabi, qui était ambassadeur à Berlin, avait été trop vu à la télévision, multipliant les salamalecs lors du traitement de l’ex-raïs en Allemagne. Il s’est ensuite mis à dos la majorité des Egyptiens pour avoir dit que l’Arabie saoudite était « la grande sœur de l’Egypte ». Inacceptable au pays des Pharaons.
Le dégagement d’al-Orabi annonce la couleur du nouveau cabinet : exclusion de toute personne pouvant être apparentée au régime Moubarak. Mieux, il s’agit de constituer un cabinet où les anti-Moubarak seront aux postes clés. La preuve, deux vice-premiers ministre qui appartenaient à l’opposition viennent d’être nommés. Ali el-Salmi, du parti libéral Wafd, sera chargé des réformes démocratiques, tandis que Hazem el-Biblawi se chargera de l’épineux dossier économique. Là aussi, le choix a été bien accueilli par la place Tahrir où les manifestants exigent déjà que le nouveau cabinet vienne se légitimer en prêtant serment sur la place.