Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti
Après la crise, c’est l’enlisement. Ceux qui campent depuis plus d’une semaine à Tahrir refusent de quitter la place tant que toutes leurs revendications n’auront pas été réalisées. Principalement, le châtiment des responsables du régime Moubarak, ex-raïs en tête, et la suspension des procès de civils devant des cours martiales.
Coté gouvernement, on s’est bien engagé à accélérer les procès mais cela ne s’est pas traduit dans les faits. Des sources proches du gouvernement évoquent un procès de Hosni Moubarak à Charm el-Cheikh et non au Caire comme l’exigent les manifestants.
Quant aux procès devant des cours martiales, le Conseil suprême de l’armée a répondu qu’ils ne concernaient pas les révolutionnaires mais les hors-la-loi. Ce dialogue de sourds a été illustré par la tentative du général Tareq al-Mahdi, chef de l’organisme national de l’Information, de discuter avec les protestataires sur la place Tahrir.
Chassé par les manifestants le général a déclaré « ne plus savoir quoi faire ».Une impasse qui préoccupe certains acteurs de la révolution comme le Mouvement du 6 avril qui a pris ses distances à l’égard de la place Tahrir, rejoignant ainsi le puissant courant islamiste qui estime que les manifestations sont « contreproductives ».