La révolution égyptienne s'enlise

De sit-in en sit-in et de manifestation en manifestation, la frustration des Egyptiens va grandissante face à l'armée qui tarde à mettre en œuvre des réformes. Vendredi dans la soirée, après le « vendredi du dernier avertissement » qui a rassemblé des milliers de personnes à travers toute l’Egypte, le chef du gouvernement a promis de mener des entretiens ce week-end avant un remaniement ministériel lundi 18 juillet.

Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti

Après la crise, c’est l’enlisement. Ceux qui campent depuis plus d’une semaine à Tahrir refusent de quitter la place tant que toutes leurs revendications n’auront pas été réalisées. Principalement, le châtiment des responsables du régime Moubarak, ex-raïs en tête, et la suspension des procès de civils devant des cours martiales.

Coté gouvernement, on s’est bien engagé à accélérer les procès mais cela ne s’est pas traduit dans les faits. Des sources proches du gouvernement évoquent un procès de Hosni Moubarak à Charm el-Cheikh et non au Caire comme l’exigent les manifestants.

Quant aux procès devant des cours martiales, le Conseil suprême de l’armée a répondu qu’ils ne concernaient pas les révolutionnaires mais les hors-la-loi. Ce dialogue de sourds a été illustré par la tentative du général Tareq al-Mahdi, chef de l’organisme national de l’Information, de discuter avec les protestataires sur la place Tahrir.

Chassé par les manifestants le général a déclaré « ne plus savoir quoi faire ».Une impasse qui préoccupe certains acteurs de la révolution comme le Mouvement du 6 avril qui a pris ses distances à l’égard de la place Tahrir, rejoignant ainsi le puissant courant islamiste qui estime que les manifestations sont « contreproductives ».

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