Iran : les exécutions sommaires et secrètes inquiètent les défenseurs des droits de l’homme

Les défenseurs des droits de l’homme en Iran s’alarment des exécutions sommaires commises en secret dans les prisons de la République islamique d’Iran, en particulier dans la prison de Vakilabad à Machhad, capitale de la province du Khorasan-e-Razavi, au nord-est de l'Iran.

La Campagne internationale pour les droits de l’homme en Iran a annoncé vendredi 15 juillet 2011, en citant des sources informées, que trente prisonniers ont été sommairement et secrètement exécutés par pendaison dans la prison de Vakilabad à Machhad, il y a quelques semaines.

D’après cette source, c’est le procureur général de la République islamique, hodjatoleslam Golamhossein Mohsseni-Ejei, qui a émis l'ordre d'exécution et l’a transmis au procureur général de Machhad, deuxième ville religieuse et riche du pays en main du clergé au pouvoir à cause du mausolée d’imam Reza, huitième imam chiite.

Ce n’est pas la première fois qu’un nombre important de détenus sont exécutés sommairement et en catimini à Vakilabad. D’après la Campagne internationale pour les droits de l’homme en Iran ce type d’exécution se répand de plus en plus dans d’autres prisons du pays comme les prisons de « Ghezelhessar » à Karaj, « Birjand », « Taybad », « Oroumieh », etc.

L’organisation révèle aussi qu'au cours des exécutions secrètes, le Bureau du coroner de Machhad enregistre des certificats de décès un jour avant l’exécution, alors que les prisonniers sont encore vivants.

Au nom du « trafic »

Mohammad-Bagher Bagheri, le vice-président de l'administration judiciaire de Khorasan du Sud, a avoué récemment qu’au cours de l’année précédente au moins 140 prisonniers de cette province avaient été exécutés dans la prison de Birjand pour « trafic de drogue ».

Pour les militants des droits de l’homme ces exécutions organisées en violation des droits les plus élémentaires pourraient également toucher les prisonniers politiques et d’opinions dont les conditions tragiques de détention inquiètent profondément leurs familles et les organisations de défense des droits de l’homme.

Le rapport de l’ONU bloqué

En mars 2011, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a créé le poste indépendant de rapporteur spécial sur les droits de l'homme en Iran pour évaluer la situation des droits de l'homme dans le pays. Le diplomate maldive, Ahmed Shaheed a été nommé à ce poste.

Cette décision a été fortement critiquée en Iran. Mohammad-Javad Laridjani, le vice-président du chef du pouvoir judiciaire iranien l’a qualifiée d’illégale, et a assuré que son pays n’acceptera pas Monsieur Ahmed Shaheed en tant que chargé spécial d’enquête sur la situation des droits de l’homme en Iran.

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