Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
En assurant qu’il coopérerait avec le tribunal international dans l’affaire Hariri, le Premier ministre satisfait la principale exigence de l’opposition. Najib Mikati, qui s’exprimait lors du débat de confiance au Parlement, a annoncé que son gouvernement continuerait sa coopération avec le tribunal, conformément à la résolution 17-55 de l’ONU, pour servir la justice. « J’agirai comme me le dicte ma conscience, mes valeurs morales et ma loyauté envers Rafic Hariri », a ajouté le Premier ministre, qui dirige un gouvernement où le Hezbollah et ses alliés disposent de la majorité des portefeuilles. Ce même Hezbollah a été mis en cause par le tribunal le jeudi 30 juin dans l’assassinat de Rafic Hariri.
Cette prise de position enlève toute ambigüité sur les intentions de Najib Mikati concernant le tribunal. Elle soulage la communauté internationale et montre qu’il dispose d’une marge confortable à l’égard de ses partenaires au gouvernement.
Mais elle ne lui fait pas gagner pour autant les faveurs de l’opposition dont les 58 députés ont quitté l’hémicycle avant le vote. Le Premier ministre obtient quand même le soutien de 68 parlementaires à l’issue de trois jours de débats houleux. Un score suffisant permettant au gouvernement de démarrer, malgré ses contradictions internes. Car pour le Hezbollah, la justice internationale reste un grand mensonge, comme l’a encore réaffirmé le chef de son bloc parlementaire Mohammad Raad.