Polémique en Allemagne sur la vente de chars à l’Arabie Saoudite

L’opposition, mais également les Eglises allemandes, protestent contre la vente probable de 200 chars Leopard à l’Arabie Saoudite. Depuis des décennies, la règle était, à Berlin, de ne pas vendre d’armes lourdes à un pays qui pourrait menacer la sécurité d’Israël et qui n’a pas bonne réputation au niveau des droits de l’homme.

Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut  

Ironie du calendrier, le délégué aux droits de l’homme du gouvernement allemand recevait lundi 4 juillet 2011 une représentante de l’opposition bahreïnienne. La possible vente de 200 chars Leopard n’a pas été évoquée lors de cette rencontre. Pourtant, c’est notamment le soutien de l’Arabie Saoudite à la répression des protestations au Bahreïn qui explique la levée de boucliers suscitée en Allemagne par l’annonce de cette transaction. Même si le mot « annonce » reste exagéré, le gouvernement se retranchant derrière le secret entourant les décisions du Conseil fédéral de sécurité qui entérine les ventes d’armes.

L’opposition est montée au créneau et a obtenu un débat parlementaire sur le sujet. La patronne des Verts, Claudia Roth, juge ainsi la vente purement et simplement « illégale ». Les règles allemandes interdisent des exportations d’armes dans des zones en crise. Le trouble gagne aussi la majorité où quelques voix discordantes se sont prononcées contre une telle vente. Les Eglises catholique et protestante l’ont également dénoncé.

D’après les informations de la presse, Berlin aurait pour la première fois accepté une telle vente d’armes à l’Arabie Saoudite après avoir obtenu l’aval d’Israël. L’Allemagne s’était toujours abstenue, estimant qu’une telle transaction pouvait nuire à la sécurité de l’Etat hébreu.

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