Avec notre correspondante au Yémen, Charlotte Velut
Dans les airs, galettes de pain, bûches de bois et lampes à l’huile… Dans les bouches, pas d’appel à la chute du régime mais un plaidoyer contre l’inflation. Sur les cinq derniers mois, les prix ont explosé au Yémen. En tête, celui de l’essence, multiplié par sept.
« Je n’ai plus de clients ! Tout le monde est parti à la campagne », déplore Mohamed, épicier dans le vieux Sanaa. Un moyen de diminuer les dépenses… Une priorité, surtout pour les dizaines de milliers de Yéménites qui ont perdu leur travail à cause de la crise.
Abdul Ghaniy Al Iryani, analyste politique et sociologue à Sanaa, l’assure : « L’économie est en chute libre. Le secteur privé a licencié la moitié de sa force de travail. Les revenus du secteur pétrolier ont été divisés par deux. Les caisses du pays sont presque vides. L’économie était déjà faible, avec la crise actuelle je ne parlerai même plus de crise mais d’effondrement. »
Et dans l’ombre de cette impasse économique, une urgence humanitaire pointe. D’après certains analystes, avec la hausse de 40% des prix de l’alimentation, le Yémen pourrait en effet être touché par une famine d’ici un mois.