Avec notre correspondante à Sanaa, Charlotte Velut
Un nouveau rideau de fumée de pouvoir yéménite ? Cela est possible, surtout à en juger par les dernières annonces de la présidence au sujet d’Ali Abdallah Saleh. Au cours des trois dernières semaines, un retour du chef de l’Etat sous quelques jours a été annoncé trois fois… sans suite.
Alors, face à cette absence prolongée, l’idée d’un Yémen sans Saleh s’installe dans les esprits et pousse les anti-régime du nord au sud du pays à démarrer la transition au plus vite. « Nous devons réagir très vite, car c’est un moment en or pour nous. Si nous n’en profitons, pas un autre parti va s’emparer de notre révolution et on va perdre », dit Afrah, une manifestante anti-régime à Sanaa.
« C’est notre dernière chance. Il faut donner le pouvoir au vice-président Abd-Rabbou Mansour Hadi pour qu’il entame la période de transition et organise les prochaines élections présidentielles », affirme de son côté Ali, porte-parole des jeunes de la révolte d’Aden.
Mais tous les partis ne sont pas encore prêts à un tel changement. La vieille garde fidèle à Saleh s’accroche au pouvoir et a besoin de temps pour trouver la façon de jouer un rôle dans l’ère de l’après-Saleh, ce qui explique ces annonces d’un retour du leader yéménite sans cesse reportées.